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Tirer la langue sous la pluie...

Il est difficile de donner une définition du Butoh sans risquer de flétrir le pouvoir de transformation inhérent à cet art.
Je me souviens de l'amusement des danseurs de Butoh lorsque les Occidentaux s'acharnaient à le définir. Je me souviens aussi de leur résistance au discours de rationalité qu'ils jugeaient castratrice de leur art.
Le Butoh était toujours et forcément ailleurs, autre chose, autrement. Il en est de même de la chronologie de l'évolution ou de la paternité du Butoh. Brouiller les pistes de sa genèse permettait de l'inscrire dans la continuité d'événements divers de l'histoire moderne du Japon ou de sa tradition, dont il ne se dissocie que socialement.

Disons alors que le Butoh est né de paradoxes. Mais le Butoh n'est-il pas la synthèse des temps passés et présents en même temps que de la pensée orientale et occidentale ? Selon l'intellectuel et critique d'art d'avant-garde, Yoshida Yoshie, on peut retrouver les traces d'une résistance à la modernisation imposée dans l'appellation"Ankoku Butoh". L'idéogramme bu, qui se lit aussi mai, évoque la danse des prêtresse chamanes de l'antiquité, les miko, qui tourbillonnaient pour que tombe la pluie, ou les tamafuri, mouvements de tremblements du corps des chamanes en transe.Le Butoh est issu de la crise d'identité qui animait le Japon d'après-guerre.

A une époque tourmentée entre l'obsession du progrès - comme une revanche sur l'histoire - et une volonté de retranchement dans la nostalgie d'un Japon préservé de l'intrusion étrangère, le Butoh va secouer l'apathie des milieux artistiques et poser les jalons d'une réflexion sur la vie et l'identité du corps culturel (...)

Cf. collectif "Psychisme et Création" Edition Esprit du Temps,
Coll. Perspectives Psychanalytiques, Janvier 2004

Photos Butoh

Costumes

Installations Butoh